La seconde vie du Familistère
Le Familistère, ce n’est pas l’histoire de supérettes mais l’histoire d’une utopie qui est née et qui a vécu dans la ville de Guise (prononcez « GU-ISE », moi je ne m’y fais pas).
L’histoire du Familistère
Cette histoire commence en 1858 et termine en 1968 avant sa résurrection au 21ème siècle.
En 1858, Jean-Baptiste André Godin (oui, oui, le fameux poêle en céramique de nos grands-mères) construit une usine et un Familistère dont l’objectif était de mettre la richesse au service du peuple. Les deux règles sont : la mise en commun et la libération de l’ouvrier. Pour atteindre son objectif, Godin créera des logements hygiéniques (avec piscine et bains pour les Familistériens), des écoles (obligatoires jusqu’à 13 ans), des pouponnières, un théatre. Il créera dès 1880, l’association coopérative du capital et du travail où chaque ouvrier (homme et femme) aura un droit de vote égal.
Si le Familistère s’inspire du phalanstère de Charles Fourier, comme son nom l’indique, il met la famille au coeur du dispositif.
Cette association existera jusqu’en 1968 par un curieux pied de nez de l’histoire : les difficultés financières de l’entreprise ne permettant plus de maintenir le Familistère et sa qualité de vie.
La renaissance du Familistère
Si l’entreprise continua sa vie (cahotique), le Familistère après des années de décrépitude a été racheté en 1998 par le Conseil Général de l’Aisne dans le cadre du projet « Utopia ». L’objectif du programme étant de restaurer les lieux mais aussi d’y créer un espace racontant et valorisant cette expérience sociale unique.
Et là, pari réussi : un lieu vivant, un accueil chaleureux, un guide passionnant et drôle, une muséographie créative sans être clinquante mais toujours pertinente. Vous trouverez en vrac (chacun faisant sa visite dans le sens qui lui convient) une mise en scène des appartements en fonction de chaque période, une coupe verticale du bâtiment pour comprendre l’importance des aérations et des caves, des cartels instructifs présentant des phrases clés de la philosophie de Godin, l’histoire de l’entreprise, une télévision vintage avec des témoignages de Familistériens… Pas vu de dispositif audiovisuel mais ça ne m’a pas manqué. Le Familistère réussit le tour de force de nous faire ressentir l’esprit de Jean-Baptiste Godin.
Ce que j’ai aimé : la manière de faire revivre un lieu et surtout de le rendre accessible au public (un des points qui m’a le plus déçu pour la Villa Cavrois). Je suis habituée des lieux culturels (et connaissait déjà en partie l’histoire du Familistère grâce à mes lectures et à ma précédente visite), j’ai adoré et j’ai hâte d’y revenir, mais ma copine est tout le contraire a aussi aimé.
Nous y avons seulement passé 3 heures sans profiter des extérieurs pour cause de pluie, nous aurions pu y passer une journée entière (bonne nouvelle : d’ici 2016, un des bâtiment du Familistère devrait être rénové en hôtel).
Le Familistère c’est à Guise dans l’Aisne, leur site est assez complet (mais pas très clair).
Un super article! Qui donne envie. Merci Isabelle!