Etre à sa place

Etre à sa placeCela semble si simple et pourtant…

On naît : on essaye de plaire (ou pas) à ses parents… On grandit… On fait des études : on essaye de correspondre (ou pas) aux standards… On travaille : on tente de rentrer (ou pas) dans l’armure du cadre triomphant…

….Et puis, si on a de la chance (ou de la ténacité, je ne sais pas), on fissure l’armure; plus ou moins vite en fonction de notre personnalité (pour moi, ça me semble durer une éternité); on essaye de voir la lumière du dehors. C’est un chemin plein d’embuches et de chausse-trappes; de hauts de de bas (plus souvent des bas que des hauts); d’incertitudes et de questionnements. Tout au long de ce chemin, on n’est pas sûr d’être sur la bonne voie : et si on était encore aveuglé par notre volonté de bien faire.

Et un jour, vous comprenez que vous êtes à VOTRE place. C’est à la fois simple et complexe mais vous SAVEZ que vous êtes à votre place : vous aimez ce que vous faites (même si vous connaissez toujours des moments de galère), qui vous êtes, vous savez qui vous êtes et ce que vous faites à chaque endroit, vous faites et appréciez de belles rencontres : ni plus, ni moins. Je suis debout, je suis debout dans un groupe, je sais dire oui ou non car je sais qui je suis…

Et là, vous constatez que bon nombre des difficultés de vie viennent du fait que les gens ne sont pas à leur place et ne le savent pas. Tu VOIS les gens qui essayent de faire partie d’un groupe désespérément,  ceux qui n’arrivent pas à motiver un groupe car ils ont oublié ce qu’ils sont et ce que sont les autres, ceux qui veulent « être un couple » en oubliant d’être soi… Cette clairvoyance est dérangeante : cela semble si simple et à la fois si compliqué à remettre en place.

Ne rien pouvoir faire sauf constater, accompagner et espérer qu’ils suivront leur chemin.

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MA radio sur grand écran

Maison de la Radio

Maison de la Radio

Je n’ai jamais fait mystère de mon amour de la radio. Une radio dans chaque pièce ; une voiture sans autoradio n’est pas une voiture et depuis quelques années, le plaisir des podcasts sur l’Iphone. La radio rythme ma vie du matin au soir. Se lever au son du journal qui te signale ton retard ; travailler au son de la radio (seule dans mon bureau en silence, c’est totalement impossible pour moi) et s’endormir sur le Pop Club (je sais ça c’était avant, mais c’était bien, mais c’était bien…). Allumer la radio dans chaque pièce où j’arrive, parfois souvent oublier de l’éteindre : ma stéréo à moi ;-). Faire des kilomètres avec pour seuls passagers les voix de la radio. Mes matins du week-end dédiés à France Inter (mais ça c’était avant…). Le travail de nuit rendu supportable grâce aux podcasts de l’Iphone.

La radio n’est pas seulement un média de proximité mais un média d’intimité : elle rentre dans ma salle de bain, dans ma cuisine, sous ma couette, dans mon bureau, dans ma voiture, dans mes oreillettes… Du coup, France Inter est MA radio. Pas de discussion. Elle est aussi la radio de chacun de ses auditeurs. C’est pour cela que l’on râle à chaque changement (je dois avouer qu’à l’heure où j’écris cet article je la vois se dégrader à grande vitesse et j’en suis désespérée).

Quelques journalistes et/ou émissions de radio ont réussi à renforcer ce sentiment grâce aux réseaux sociaux et en particulier à Twitter : grâce à mes échanges avec eux sur Twitter, c’est encore plus Ma radio. Je vois ce qui se passe dans l’arrière cuisine ; je peux échanger avec ces journalistes/twittos pour les soutenir ou les contredire ; je les vois préparer les interventions que j’entendrai le lendemain en me réveillant ; je découvre des journalistes que je n’avais jamais vraiment écouté auparavant… Tout cela renforce mon attachement à la radio ou l’émission quand c’est fait intelligemment et avec humilité.

Vous ne serez donc pas surpris que je me sois précipitée sur le documentaire de Nicolas Philibert « la maison de la radio ». D’abord parce que j’aime les documentaires de Nicolas Philibert : je l’ai découvert bien avant « Etre et avoir », c’était pour « la ville Louvre » en 1990 (c’est Wikipédia qui vient de me le rappeler, j’ai pris un coup de vieux tout d’un coup) qui nous amenait dans les coulisses du musée (j’aimerais bien le revoir d’ailleurs).

Vous ne serez pas non plus surpris que mon avis ne soit pas totalement objectif. Le premier (bon) point est que je suis sortie de la salle de ciné avec le sourire malgré une mauvaise humeur bien implantée depuis quelques jours. Nicolas Philibert a posé un regard tendre et gentiment ironique sur la Maison Ronde. C’est un voyage dans la parole et l’écoute (écoute qui passe par le regard attentif des journalistes et des metteurs en sons). Un beau kaléidoscope de moments de radios, en vrac et sans sous-titres. Des facilités (la minute de solitude d’Eclektik mais qui est un tel plaisir de radio qu’il eut été difficile de laisser de côté) ; des oublis bienvenus (ouf, il n’a pas fait mention de la daube qui se veut drôle et intelligente de Frédéric Lopez) ; la découverte du fonctionnement d’une rédaction radiophonique ; des moments de grâce avec le fil rouge de l’enregistrement d’une dramatique de France Culture. Ce n’est pas un documentaire sensé vous expliquer les rouages de la Maison de la Radio : c’est un film de Nicolas Philibert qui juxtapose des pesonnages/des moments. Ne vous attendez pas non plus à savoir qui vous avez vu, vous découvrirez comme moi que vous avez raté une voix qui est passée sans que vous la voyez. Un vrai montage comme dans les fictions, un vrai film.

J’avoue que je ne sais pas si j’aurais apprécié le film sans connaître/écouter France Inter (je n’ai pas osé amener mes amis qui ne sont pas radiophages comme moi). Je serais intéressée d’avoir votre avis.

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