My day in Mons – Partie 2 : la ville, Mons 2015 et le Doudou
Et puis quitte à Exposition Boltanski au grand Hornu autant pousser jusqu’à Mons. En plus, c’est Mons 2015, Mons capitale européenne de la culture.
Mons 2015
Il faut avouer que nous n’avons pas été aidés : météo pas top. Et encore estimons nous heureux, nous avons eu une petite pluie fine et pas la drache du Nord. La ville est jolie, le parcours proposé pour découvrir les oeuvres d’art disséminées dans la cité permet de la découvrir mais là grosse déception : la demi douzaine d’oeuvres que nous avons trouvées ne nous ont pas convaincues à part peut être ces décorations des fenêtres dans la rue de la Coupe. Et puis il pleuvait…
Le Doudou
Alors, nous sommes allés voir le musée du Doudou. Le Doudou, c’est la Ducasse de Mons, la grande fête. Le héros de la fête n’est pas un géant mais un dragon, le doudou, que doit combattre Saint-Georges. Bon là je simplifie beaucoup parce qu’il y a aussi un carrosse d’or qui promène Sainte Waudru dans la ville (il y a aussi une histoire de carottes et de petits pois dans la chanson du Doudou mais ça je n’ai toujours pas compris, si quelqu’un a une idée, ça m’intéresse). Musée très bien fait qui passe de la tradition à la mythologie des dragons dans le monde. Je dois avouer que, entre les récits que j’en ai eu et les vidéos du musée, je pense que je préfère avoir visité le musée plutôt que me retrouver dans cette foule folle. Une chouette découverte… je n’ai plus qu’à apprendre les paroles pour le concert de fin juin 😉
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My day in Mons – Partie 1 : Boltanski
J’habite à Lille… enfin à peu près… pas loin. A Baisieux, près de la frontière belge. Mons est à à peine 40 minutes de chez moi… je n’étais jamais allée plus loin que le Mac (Musée d’Art Contemporain) du Hornu. Jamais jusqu’à la ville. Jusqu’à samedi dernier.
L’exposition Christian Boltanski du Mac du Hornu
C’était pas gagné : l’art contemporain et moi ça fait deux. J’ai toujours du mal avec cet art qui a besoin d’explications pour être apprécié. J’étais déjà allée visiter le Musée du Hornu : j’avais trouvé le site magnifique mais les oeuvres m’avaient laissée froide. J’avais aussi vu des oeuvres de Boltanski (jamais d’installation, j’ai raté l’exposition du grand Palais) mais sans être plus impressionnée que ça. Bon mais je suis curieuse de nature et c’est quand même ouillon de ne pas faire 40 mn de route pour aller voir une exposition d’un artiste aussi renommé. Let’s go.
Le lieu est toujours aussi magnifique : cet ancien complexe industriel a été intelligemment rénové laissant entrevoir les traces du passés comme ce calvaire faisant face à l’entrée des ouvriers ou cette oeuvre d’art dans les jardins mêlant pierres et arbres. Nous sommes dans le Borinage, dans les mines.
L’exposition de Christian Boltanski commence par une longue explication… comme prévu. Ca ne me rassure pas. Pourtant la première salle est très émouvante avec ses boites rouillées comme un dossier pour chaque ouvrier du Borinage (vous pouvez obtenir les tirages des photos à la boutique.
Puis votre parcours continue et c’est vraiment le parcours qui changera mon point de vue sur cette oeuvre. Après un périple décousu pour trouver les accès, le vestiaire pour déposer le sac à dos, la pièce de un euro pour le vestiaire… Passage dans des pièces qui m’ont moins impressionnées remplies de silhouettes de gens comme des fantômes (et de photographes du samedi encombrants les passages de leur trépied et empêchant de visiter tranquillement). Le plus vain étant cet escalier avec des compteurs détaillant » chaque seconde de la vie de 29 individus » (là je vous lis la brochure) : c’est le coté qui m’insupporte de l’art contemporain, le machin où l’on est obligé de lire la brochure pour comprendre et apprécier. Passons… dans une autre salle…
Si vous cherchez bien, vous y trouverez peut-être un Saint Suaire étonnant.
Et puis, il y a la salle qui donne son nom à l’exposition « la salle des pendus ». Trop simple, j’ai déjà vu et fait des photos : c’est la salle où les mineurs déposaient et pendaient leurs vêtements qui flottaient comme des corps.


Et puis, vous rentrez dans l’oeuvre comme Alice au Pays des Merveilles. Dans ces habits noirs jusqu’au terril de vêtements noirs rappelant inexorablement la shoah et les mineurs ayant laissés leur vie pour cet or noir. Une grande émotion pour cette oeuvre qui reprend les éléments du travail de Boltanski (le terril de vêtements était déjà présent dans l’exposition Monumenta au Grand Palais, les boites et éclairages sont des grands classiques de l’artiste) et s’adapte au lieu avec maestria.
La suite de my day in Mons c’est par là.
Read MoreLettre à Ma
Chère Ma,
Je sais que les gens qui aiment écrire des lettres aiment aussi en recevoir alors je me lance.
J’ai lu Fuck my cancer et j’en suis sortie KO. Faut dire que je suis encore un peu sensible sur le sujet.
Je l’ai acheté parce que je vous aime bien toi et ton caractère de pitbull. Je ne m’attendais pas à trouver plus que ce qu’il y a dans ton blog que je lis régulièrement. Je ne pensais pas arriver au bout mais c’est pas tous les jours que quelqu’un qu’on connait (même virtuellement) sort un livre.
Il faut que je t’avoue que quand tu as commencé Fuck my Cancer, j’ai eu du mal. Je venais de passer un an avec un pied dans Cancerland. J’en étais sortie fracassée psychologiquement et physiquement. Mon père que j’accompagnais en est parti par la sortie définitive. Donc quand tu as commencé à partager ton épopée, j’ai lu mais je n’ai pas vraiment pu échanger : trop d’amertume de mon côté pour être d’une quelconque utilité. J’appréhendais sûrement aussi la lecture de ton opus surtout un lendemain d’anniversaires trop nombreux.
Et puis après avoir trouvé ton livre, je l’ai ouvert, commencé et fini le jour même.
J’y ai retrouvé des épisodes que tu nous avais déjà racontés dans le blog mais j’ai aussi lu un vrai livre et pas une simple compilation d’articles de blog. Mais bien un discours construit qui différencie un livre d’un blog .
J’ai retrouvé ton humour mordant et ta plume acérée.
Je suis tombée sous le charme de ta famille et de ton taiseux de mari. J’ai eu le coeur serré pour toi et je l’ai encore et voudrais t’envoyer plein d’ondes positives.
J’ai aussi eu la confirmation de l’inhumanité de notre médecine moderne qui est tellement focalisée sur la maladie qu’elle en oublie le patient. Je me souviens de cette interne qui n’ayant pas réussi à convaincre mon père de suivre une « chimiothérapie de confort » (je ne sais pas si je dois rire ou pleurer de ce qualificatif après avoir lu ton témoignage) essaya sur moi sans me connaître et au téléphone. Je me souviens de ces discussions sans fins avec les médecins dont le seul objectif n’était pas de respecter les volontés du patient mais d’appliquer leur décision. Je me souviens de cette sensation d’impuissance totale face à un système inhumain. Je me souviens…
La lecture de Fuck My Cancer devrait être obligatoire pour tous les soignants pour qu’ils se souviennent qu’ils soignent des êtres humains et non pas des malades ; pour les malades et les biens portants aussi pour qu’ils sachent qu’ils ont des droits.
Pardonne moi d’avoir trop parlé de moi mais ton livre a réveillé des souvenirs et des indignations en moi. Je te laisse un bout du Cancerland de mon papa. Prends soin de toi.
PS : pour tous les lecteurs de cet article, ils peuvent retrouver « Fuck my cancer » dans toutes les bonnes librairies, Ma sur twitter @mwyler.
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