A kind of magic

Les Cris de Paris au Louvre Lens

Les Cris de Paris au Louvre Lens

C’était au Louvre-Lens. C’était un peu au hasard, sur la foi de quelques lignes d’un programme : 40 voix spatialisées. Un choeur dont je n’avais jamais entendu parler : Les Cris de Paris. On suit son intuition, on ya va (mais on ne demande à personne de nous accompagner, on ne sait pas ce qu’on va voir.

En attendant, on lit le programme et ô divine surprise une oeuvre à 40 voix : j’avais déjà entendu une messe à 40 voix, une nuit d’insomnie sur France 2 ce qui m’avait laissée perplexe (l’oeuvre pas l’insomnie). Ici deux oeuvres à 40 voix (une de Thomas Tallis 16° siècle et une autre d’un compositeur contemporain) pour… 40 chanteurs… Pas intérêt d’être malade dans ce choeur.

Entrée dans la salle, les chaises sont installées au centre de la salle, se faisant face donc personne ne fait face aux chanteurs qui nous entourent. Impossible aussi de mater le chef, mon sport préféré. Le chef sera filmé et les chanteurs pourront le suivre sur des écrans vidéos disséminés dans la salle.

Des chanteurs exceptionnels. Nul besoin du dispositif électronique dont sont dotés les chanteurs d’Equilbey, mais les diapasons sont largement utilisés par chaque chanteur. Une occasion unique pour vibrer et entendre des harmoniques (en particulier dans une pièce contemporaine de Anders Hillborg). Les voix sont tellement en résonance que même s’ils sont disséminés dans la salle vous entendez un ensemble et les voix complémentaires créées par les harmoniques. Un délice pour les oreilles et même plus : une sorte de massage par le son.

Visuellement, l’objectif de la mise en scène est d’oublier de regarder pour se concentrer sur l’écoute. Je dois avouer que même si je comprends l’idée, je suis un peu frustrée.

Et encore plus frustrée de ne pas voir le Chef de choeur. Là aussi, la démarche est très intéressante. Contrairement à la tendance actuelle, le chef se met complètement en retrait : j’ai quand même pu le regarder un peu diriger, le geste est sobre ; pendant le salut, le chef en noir se confond avec les chanteurs… Une modestie rafraichissante même si je reste convaincue de l’importance du chef dans l’interprétation d’une oeuvre.

Un moment magique est, comme il se doit, difficile à décrire, alors la prochaine fois que vous voyez une affiche des Cris de Paris, allez y sans attendre que je vous le dise, vous m’y trouverez sûrement.

 

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