Le mystère du pupitre de soprano 2

Voix des Lieux – Tournai
Cet article a commencé par un coup de gueule : je suis soprano 2. Et comme dans les combats, quand tu avances devant tout le monde, tu te retournes et il n’y a plus personne… Et c’est vrai, ça m’énerve… ça m’énerve vraiment… mais avant d’en arriver à ce point, reprenons les base.
Dans la plupart des choeurs mixtes, il y a quatre voix qui sont de la plus aigüe à la plus grave : soprani, alti (généralement mais pas systématiquement des femmes) puis tenors et basses (généralement mais pas systématiquement des hommes).
Là où les choses se corsent, c’est quand il y a plus de voix les pupitres se séparent en sopranos 1 (les plus aigües) et soprano 2 (idem pour les autres pupitres). Cette séparation est rarement sur tout le morceaux et seulement sur quelques phrases musicales. Donc, où est-le problème me direz-vous ? Il n’y en a pas dans tous les pupitres sauf… dans le pupitre de soprano 2.
Manque de pot, c’est le mien et c’est comme ça que la semaine dernière je me suis trouvée seule dans un pupitre à avoir travaillé la partie de soprano 2 (je dois aussi avouer que ce n’est pas la première fois que cela m’arrive). Mon premier réflexe est la colère contre ces p*** de sop 2 qui ne vont pas jusqu’au bout de leurs engagements. Cette colère a un fond de vrai mais pas que, je crois que je peux aussi m’escagasser contre les chefs de choeur. Rappelons donc un point crucial : chanter soprano est « facile « car c’est souvent (voire toujours) la mélodie comme je vous le disais ici. Ce qui implique que la soprano n’a pas l’habitude de chanter (donc d’apprendre une contre-voix) : quand elles passent sur une voix de soprano 2, elles se trouvent confrontées à une réelle difficulté sous-estimée par ses collègues chanteurs et par le chef de choeur. Oui, ce n’est qu’une phrase de-ci de-là. Oui les pupitres d’alti, ténors et basses savent le faire. Mais c’est une vraie difficultés pour des soprano 2. Si elle est sous-estimée et non mise en valeur par le chef, il arrive ce qui doit arriver : les sopranos 2 renoncent et choisissent toutes de chanter la partie de soprano 1. ET VOUS N’AVEZ QUE CE QUE VOUS MERITEZ !
Le choeur idéal pour la bonne croissance d’un pupitre de soprano 2 (j’avoue je l’ai sur un de mes trois choeurs mais ça s’est monté au fur et à mesure) :
- un pupitre de soprano 2 défini et localisé : toutes « groupir » et sans que le chef décide qu’une fois c’est une partie du choeur qui chante sop 2 et une autre fois l’autre. C’est trop compliqué pour des amateurs donc voué à l’échec
- un pupitre de soprano 2 valorisé par le chef : « non, les meilleures ne sont pas toutes en soprano 1 »
- un pupitre dont on s’occupe : que le chef écoute, que le chef aide, que le chef met en confiance
- un autre point qui va faire hurler dans les chaumières : des auditions pour placer les voix dans leur pupitre. Quand j’entends des « soi-disant » soprani avoir du mal à monter au la, je me gausse (je sais c’est pas charitable). Il y aurait ainsi beaucoup moins de soprano 1 et beaucoup plus de femmes dans les autres pupitres et le choeur y gagnerait en qualité.
Voilà : j’ai râlé, j’ai rêvé ; j’ai rêvé, j’ai râlé. Ca m’a fait du bien, vous en retirerez ce que vous voulez.
Read MoreIl sert à quoi le Chef ?

Ariane Stelandre – Vent du Nord
Je vous ai parlé du boulot de choriste maintenant nous allons nous pencher sur le rôle du chef – de choeur ou d’orchestre si vous chantez avec un orchestre -.
Non, la personne qui bouge les bras devant un choeur (ou un orchestre) n’est pas seulement là pour la décoration (que tous les chefs me pardonnent, c’était facile).
Je pourrais aussi vous dire : « le chef c’est comme un préservatif : c’est plus prudent avec, mais c’est quand même mieux sans » (blague de musiciens).
Le chef est est là pour garder la cohérence de l’ensemble en battant la mesure, coupant les notes au bon moment, vous rappelant les nuances qu’il vous a demandé de dix fois (si ce n’est cent fois) en répétition – et que vous avez noté sur votre partition n’est-ce pas ? -. Après avoir chanté une fois sans chef, vous comprendrez beaucoup mieux l’intérêt de REGARDER LE CHEF !
Mais surtout…
Le chef donne la couleur au chant. C’est d’autant plus vrai quand vous travaillez toute l’année avec le-dit chef mais vous ne vous en rendez pas vraiment compte. Je l’ai ressenti à deux occasion :
- il y a bien longtemps, alors que je n’étais qu’un « bébé choriste », j’ai eu la chance de participer à un stage avec un chef de choeur talentueux. J’ai eu l’impression d’avoir du talent le temps d’un concert.
- Je participe cette année à un choeur d’application : l’objectif est de servir « d’instrument » pour que des chefs d’orchestre en formation s’entraînent. Nous voyons donc passer devant nous une dizaine de chef au cours d’une même répétition : l’occasion de se rendre compte que le son du choeur change selon la personne qui « bouge les bras » devant nous.
Le choeur est donc l’instrument de l’interprète qui est le chef.
PS : je vous ai parlé d’un chef dans tout l’article, mais un chef peut aussi être une bien sûr : la preuve en illustration.
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