MA radio sur grand écran

Maison de la Radio
Je n’ai jamais fait mystère de mon amour de la radio. Une radio dans chaque pièce ; une voiture sans autoradio n’est pas une voiture et depuis quelques années, le plaisir des podcasts sur l’Iphone. La radio rythme ma vie du matin au soir. Se lever au son du journal qui te signale ton retard ; travailler au son de la radio (seule dans mon bureau en silence, c’est totalement impossible pour moi) et s’endormir sur le Pop Club (je sais ça c’était avant, mais c’était bien, mais c’était bien…). Allumer la radio dans chaque pièce où j’arrive, parfois souvent oublier de l’éteindre : ma stéréo à moi ;-). Faire des kilomètres avec pour seuls passagers les voix de la radio. Mes matins du week-end dédiés à France Inter (mais ça c’était avant…). Le travail de nuit rendu supportable grâce aux podcasts de l’Iphone.
La radio n’est pas seulement un média de proximité mais un média d’intimité : elle rentre dans ma salle de bain, dans ma cuisine, sous ma couette, dans mon bureau, dans ma voiture, dans mes oreillettes… Du coup, France Inter est MA radio. Pas de discussion. Elle est aussi la radio de chacun de ses auditeurs. C’est pour cela que l’on râle à chaque changement (je dois avouer qu’à l’heure où j’écris cet article je la vois se dégrader à grande vitesse et j’en suis désespérée).
Quelques journalistes et/ou émissions de radio ont réussi à renforcer ce sentiment grâce aux réseaux sociaux et en particulier à Twitter : grâce à mes échanges avec eux sur Twitter, c’est encore plus Ma radio. Je vois ce qui se passe dans l’arrière cuisine ; je peux échanger avec ces journalistes/twittos pour les soutenir ou les contredire ; je les vois préparer les interventions que j’entendrai le lendemain en me réveillant ; je découvre des journalistes que je n’avais jamais vraiment écouté auparavant… Tout cela renforce mon attachement à la radio ou l’émission quand c’est fait intelligemment et avec humilité.
Vous ne serez donc pas surpris que je me sois précipitée sur le documentaire de Nicolas Philibert « la maison de la radio ». D’abord parce que j’aime les documentaires de Nicolas Philibert : je l’ai découvert bien avant « Etre et avoir », c’était pour « la ville Louvre » en 1990 (c’est Wikipédia qui vient de me le rappeler, j’ai pris un coup de vieux tout d’un coup) qui nous amenait dans les coulisses du musée (j’aimerais bien le revoir d’ailleurs).
Vous ne serez pas non plus surpris que mon avis ne soit pas totalement objectif. Le premier (bon) point est que je suis sortie de la salle de ciné avec le sourire malgré une mauvaise humeur bien implantée depuis quelques jours. Nicolas Philibert a posé un regard tendre et gentiment ironique sur la Maison Ronde. C’est un voyage dans la parole et l’écoute (écoute qui passe par le regard attentif des journalistes et des metteurs en sons). Un beau kaléidoscope de moments de radios, en vrac et sans sous-titres. Des facilités (la minute de solitude d’Eclektik mais qui est un tel plaisir de radio qu’il eut été difficile de laisser de côté) ; des oublis bienvenus (ouf, il n’a pas fait mention de la daube qui se veut drôle et intelligente de Frédéric Lopez) ; la découverte du fonctionnement d’une rédaction radiophonique ; des moments de grâce avec le fil rouge de l’enregistrement d’une dramatique de France Culture. Ce n’est pas un documentaire sensé vous expliquer les rouages de la Maison de la Radio : c’est un film de Nicolas Philibert qui juxtapose des pesonnages/des moments. Ne vous attendez pas non plus à savoir qui vous avez vu, vous découvrirez comme moi que vous avez raté une voix qui est passée sans que vous la voyez. Un vrai montage comme dans les fictions, un vrai film.
J’avoue que je ne sais pas si j’aurais apprécié le film sans connaître/écouter France Inter (je n’ai pas osé amener mes amis qui ne sont pas radiophages comme moi). Je serais intéressée d’avoir votre avis.