Lettre ouverte à Alexandre Jardin
Des gens très bien – Alexandre Jardin
Monsieur Alexandre Jardin, vous m’avez séduite quand nous avions 20 ans, vous m’avez exaspérée les 20 années suivantes et vous venez de me bouleverser ce matin dans le Grand Entretien de François Busnel sur France Inter.
Votre voix cassée et votre toux qui vous empêchent de donner ou même de refuser votre pardon révèlent une blessure béante, déchirante. Restait cependant un doute sur votre sincérité après vos années de jeu du mensonge, d’où la question de François Busnel : « rassurez-moi ce n’est pas une fiction? », question que vous n’avez pas comprise, trop plongé dans votre douleur et votre histoire d’enfant blessé….
N’en déplaise à ceux qui vous traînent dans la boue, la question n’est pas l’innocence de votre grand-père, ni même les recherches historiques, mais bien le poids du silence et de la honte qu’un enfant a porté sur ses épaules jusqu’à l’âge de 45 ans; cet enfant déchiré entre l’amour qu’il porte à son père (ah, ce passage où vous soufflez que vous ne serez jamais enterré auprès de papa…) et cette honte insupportable créée par votre grand-père et acceptée voir niée par votre père adoré. L’impression qu’il me reste de cette conversation est une blessure béante dont on ne sait si elle donnera naissance à la rédemption ou à la fin…
Bon courage pour la suite qui s’annonce éprouvante. Moi, je vais lire votre livre ainsi que « Le Nain Jaune » de votre père.
Merci à François Busnel pour ce grand moment de radio.
Vous, lecteurs, prenez trois quart d’heure pour écouter cet entretien et vous faire votre propre idée, ce ne sera pas du temps perdu.
