Un élixir jubilatoire
L’Opéra de Lille nous propose un opéra que je ne connaissais pas (mais il faut dire que je n’en connais pas beaucoup) : L’élixir d’Amour de Donizetti. J’ai adoré! L’oeuvre est alerte et pleine d’humour et elle est totalement mise en valeur par la mise en scène.
D’habitude, j’ai un peu de mal avec les mises en scène décalées dans le temps et je dois dire que le démarrage de cet opéra m’a fait peur : pendant l’ouverture de l’orchestre, un homme, style représentant raté des années 60, passe traînant sa valise à roulette, ouvre sa valise, sort un micro sur pied et dis « Udite, udite » (Ecoutez, écoutez en italien dans le texte)…
Et puis, tout s’enchaîne : le metteur en scène situe l’action dans les années 60 avec des clins d’oeil à notre époque. Rien n’est plaqué gratuitement, tout est signifiant (les écrans de Téléachat, avant/après valent leur pesant de cacahouètes). J’ai vu un opéra drôle, vivant, spectaculaire, irrésistible : ne l’ayant jamais vu auparavant, je ne sais pas si cette oeuvre est aussi drôle d’habitude. 2h de pur bonheur avec des surprises à tous les coins de chant. L’interprétation m’a touchée même si je ne me risquerai pas à juger la qualité des chanteurs mais mon interprète préféré est sans conteste Pierre-Henri qui fait une apparition à la fin du premier acte.
Pour profiter de cet élixir (non remboursé par la Sécurité Sociale), les Lillois ont jusqu’au 27 janvier (pensez aux places de dernière minute à 6 euros); pour les autres, cet opéra sera présenté à Saint-Etienne, Rouen, Nantes, Angers et même Limoges.